Saint-Gaudens a bien connu les œuvres funéraires des sculpteurs français. Par exemple, son collègue toulousain Marius Jean Antonin Mercié avait exposé au Salon en 1885 sa statue en marbre « Le Souvenir » qui a été créée pour le tombeau de Mme Charles Ferry. Mercié a également réalisé les sculptures pour les tombes des artistes Alexandre Cabanel et Paul Baudry et pour la chapelle royale de Dreux pour la famille de Louis-Philippe et sa reine. A cette époque, les monuments funéraires étaient plus importants en France qu’aux États-Unis, mais Saint-Gaudens a changé de situation et ses œuvres ont apporté beaucoup de respect sur ce genre de sculpture en Amérique à la fin-de-siècle.
Saint-Gaudens a fait d’autres monuments funéraires, y compris le mémorial pour la famille Hamilton Fish dans l’état de . Ce beau monument se compose de deux statues de femmes : une mère et sa fille adulte, qui se tiennent debout face à face. Leurs mains se lèvent en prière. Saint-Gaudens a aussi crée trois grandes figures d’anges pour la tombe de la famille Morgan dans l’état du Connecticut, inachevée après un incendie dramatique dans le cimetière. Les dessins des anges ont été réutilisés pour deux autres tombeaux et pour une sculpture en relief qui s’appelle Amor Caritas. Le gouvernement de la France a acheté cette figure et elle se trouve actuellement au Musée d’Orsay à Paris.
En 1907, Saint-Gaudens meurt d’un cancer, c’est alors qu’une photographie du mémorial à la famille Adams apparaît sur la couverture du programme pour un grand service mémorial à New York, où ses amis et ses admirateurs se sont réunis pour lui rendre hommage. Le « Adams Memorial » est devenu, en effet, un mémorial au sculpteur ainsi qu’à la famille qui l’avait commandé. Cette figure représente le génie du sculpteur. Enfin, Saint-Gaudens et sa femme Augusta ont été enterrés à « Aspet, » près de sa maison dans l’état de New Hampshire, lieu baptisé ainsi, en référence au village natal de son père. Un temple en marbre blanc de dessin classique marque le site. La propriété est gérée maintenant par le service national des parcs (http://www.nps.gov/saga/index.htm).
Aujourd’hui je suis en train de terminer un livre à propos des travaux funéraires de Saint-Gaudens et d’autres sculpteurs américains de la fin du dix-neuvième siècle et du début du vingtième siècle. Je voudrais remercier Viviane Jullien-Palletier-Duchein et André Casteras pour faciliter mon trajet à Aspet, où tout a commencé, l’origine du génie de la famille Saint-Gaudens.
◊Cynthia Mills, historian emeritus, Smithsonian American Art Museum, Washington D.C.