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«Je sais que j'exprime le sentiment de la majorité de mes confrères, aussi bien des peintres que des architectes, en disant que nous éprouvons pour la France la plus profonde reconnaissance pour l'instruction qu'elle nous a si généreusement dispensée dans ses Académies et ses Écoles des beaux arts. Son hospitalité a été sans bornes et son enseignement nous a toujours éclairés et inspirés, sous les maîtres d'aujourd'hui : Barrias, Dubois, Falguière, Frémiet (sic), Mercié, Rodin, comme avec la glorieuse phalange d'autrefois: Jean Goujon, Germain Pilon, Houdon, David d’Angers, Rude, Barye (...). 
Eh bien, que nous soyons semblables au vigoureux adolescent 
qui sent sa force, au moment où il s'éloigne de sa mère pour faire ses premiers pas dans le monde, néanmoins nous honorons et nous chérissons comme lui notre alma mater et nous éprouvons pour elle des sentiments d'amour, de respect et de gratitude. »

 Les affinités esthétiques de l’Américain étaient inscrites dans une certaine idée d'un «grand style» français. Les noms de Paul Dubois et d’Antonin Mercié, principaux représentants du mouvement néo florentin, sont spontanément cités par Augustus Saint¬Gaudens lorsqu'il veut louer la sculpture française de son temps.

Un des fils conducteurs du langage plastique d’Augustus Saint Gaudens demeure son admiration jamais démentie pour la sculpture de la première Renaissance florentine. Ce goût, nourri par l'étude des moulages lors de son passage à l'École des beaux arts, ne peut être compris sans souligner les liens amicaux et admiratifs noués avec les néo florentins. À Rome, où il s'est installé pour fuir la guerre de 1870, il étudie autant l’Antiquité omniprésente que les sculptures de la Renaissance et noue des liens avec Antonin Mercié.

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Vers 1875, pendus aux murs de l'atelier new yorkais de Saint Gaudens, on remarque surtout, parmi les inévitables plâtres d'après l'antique, des moulages de Della Robbia ou Donatello . Son admiration du schiacciato donatellien fut à l'origine des portraits en bas relief qui firent une partie de sa réputation

L'Exposition universelle de 1867, un des buts avoués de son séjour à Paris, le mit en contact avec l'œuvre de l'artiste auquel il voua toute sa vie une grande admiration : Paul Dubois.

Saint Gaudens eut toujours des commentaires enthousiastes à son égard, mais il ne le rencontra vraiment qu'en 1897, au cours de son dernier séjour à Paris «Parmi les autres personnalités que je fus amené à connaître à cette époque, mon souvenir le plus vif va à Paul Dubois et Auguste Rodin. Paul Dubois tenait la plus haute place dans mon estime parmi n'importe quel autre. ». Tout est dit, et le mot est lâché: le style et les liens tissés entre les deux œuvres  s'affirment au cours des années. À l'Exposition universelle de 1867, Saint Gaudens avait pu admirer plusieurs sculptures de Dubois : Narcisse, chanteur florentin du XVe siècle et surtout Saint Jean-Baptiste enfant. Œuvre qui lui laissa une forte impression:

« La première de ses sculptures dont je me souvienne est le petit Saint Jean Baptiste, qui me sembla extraordinaire» .

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