Dans un des rares discours qui soient restés de lui, Augustus Saint¬Gaudens rend un hommage vibrant à la France:
Les affinités esthétiques de l’Américain étaient inscrites dans une certaine idée d'un «grand style» français. Les noms de Paul Dubois et d’Antonin Mercié, principaux représentants du mouvement néo florentin, sont spontanément cités par Augustus Saint¬Gaudens lorsqu'il veut louer la sculpture française de son temps.
Un des fils conducteurs du langage plastique d’Augustus Saint Gaudens demeure son admiration jamais démentie pour la sculpture de la première Renaissance florentine. Ce goût, nourri par l'étude des moulages lors de son passage à l'École des beaux arts, ne peut être compris sans souligner les liens amicaux et admiratifs noués avec les néo florentins. À Rome, où il s'est installé pour fuir la guerre de 1870, il étudie autant l’Antiquité omniprésente que les sculptures de la Renaissance et noue des liens avec Antonin Mercié.
Vers 1875, pendus aux murs de l'atelier new yorkais de Saint Gaudens, on remarque surtout, parmi les inévitables plâtres d'après l'antique, des moulages de Della Robbia ou Donatello . Son admiration du schiacciato donatellien fut à l'origine des portraits en bas relief qui firent une partie de sa réputation
L'Exposition universelle de 1867, un des buts avoués de son séjour à Paris, le mit en contact avec l'œuvre de l'artiste auquel il voua toute sa vie une grande admiration : Paul Dubois.
Saint Gaudens eut toujours des commentaires enthousiastes à son égard, mais il ne le rencontra vraiment qu'en 1897, au cours de son dernier séjour à Paris «Parmi les autres personnalités que je fus amené à connaître à cette époque, mon souvenir le plus vif va à Paul Dubois et Auguste Rodin. Paul Dubois tenait la plus haute place dans mon estime parmi n'importe quel autre. ». Tout est dit, et le mot est lâché: le style et les liens tissés entre les deux œuvres s'affirment au cours des années. À l'Exposition universelle de 1867, Saint Gaudens avait pu admirer plusieurs sculptures de Dubois : Narcisse, chanteur florentin du XVe siècle et surtout Saint Jean-Baptiste enfant. Œuvre qui lui laissa une forte impression:
« La première de ses sculptures dont je me souvienne est le petit Saint Jean Baptiste, qui me sembla extraordinaire» .
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