C’était un grand plaisir de visiter Aspet en novembre 2011 et de me promener dans le village natal du père du sculpteur Augustus Saint-Gaudens. J’étais émue de suivre les traces de Saint-Gaudens lorsqu’il a a visité son village d’origines en 1897, et, comme lui, de comprendre la beauté de la région.
J’ai commencé à m’intéresser à Saint-Gaudens il y a vingt ans, grâce à une sculpture qui se trouve dans ma ville de Washington D.C.
Cette sculpture, c’est son mémorial funéraire en bronze à la famille Adams (the Adams Memorial). C’est un tombeau remarquable évoquant des souvenirs et des sentiments de tristesse et de nostalgie.
Après avoir été installé dans un cimetière en 1891, ce monument est devenu la sculpture funéraire la plus célèbre des États-Unis. Les photos du monument ont circulé en France aussi, et une photo a été exposée au salon Champs-de-Mars en 1898. A ce moment-là, le critique Gaston Migeon a écrit une belle description dans la revue Art et Décoration (février 1899) :
« Une femme est assise sur un bloc de pierre. Adossée à la stèle, couverte de la tête aux pieds d'une ample cape qui tombe autour d’elle en plis nobles et simples, la tête seule apparait, profil sévère et rigoureux.
Le menton appuyé sur la main, les paupières baissées, elle ne dort pas, elle songe; et ce songe aura la durée de la pierre elle-même. Silencieuse, morte à la vie, toute entière absorbée en son rêve, c'est la Figure de l'Eternité et de la Méditation. D'elle émane un profond apaisement; elle dit le Néant où vient se résoudre la Vie, sur cette terre de vie multipliée, à ce peuple d'activité forcenée.
De sentiment aussi profond, d'art aussi élevé, et pour le réaliser, de moyens aussi simples et aussi larges, je ne connais pas d'analogue depuis les plus émouvantes sculptures de notre Moyen Age; ce fut pour moi personnellement une des plus grandes émotions d'art qu'une œuvre moderne m'ait donnée. »
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